Pour ceux et celles qui ont grandi avec le rock des années 70, la pochette de The Dark Side of the Moon fait figure d’icône religieuse. Avec son prisme d’où jaillissent des faisceaux colorés, l’image rappelle les éclairages spectaculaires des concerts de Pink Floyd, ainsi que les nombreux éléments qui composent sa musique. En 1967, Pink Floyd, alors mené par Syd Barrett, émerge des vapeurs psychédéliques avec The Piper at the Gates of Dawn, sommet du genre. Malgré son génie, Barrett est trop erratique et la formation poursuit son chemin sans lui, bien qu’il plane comme un fantôme sur l’œuvre subséquente du groupe, qui lui rendra un vibrant hommage des années plus tard sur Wish You Were Here (1975). Mais avant d’en arriver là, le bassiste Roger Waters, le claviériste Richard Wright, le batteur Nick Mason et le remplaçant de Barrett, le guitariste et chanteur David Gilmour, créent une œuvre touffue et planante, jalonnée par des compositions qui défient les codes de la pop (voir « Echoes », qui occupe toute la face B de Meddle, lancé en 1971). En 1973, Roger Waters s’impose comme le leader créatif sur The Dark Side of the Moon, album concept qui, contre toute attente, séduit un vaste public, s’incrustant dans le Billboard 200 pendant 14 ans. Waters explore le côté sombre du succès avec son « opéra rock » The Wall (1979), qui donnera au groupe son unique numéro un : « Another Brick In the Wall, Pt. 2 ». Malgré le départ de Wright en 1985, Pink Floyd survit et lance un ultime album en 2014, The Endless River.