Il n’a fallu que quelques années à Aya Nakamura, de son vrai nom Aya Danioko, pour s’imposer comme l’artiste R&B et afropop de référence de la fin des années 2010, aussi bien en France que dans le reste du monde. Née à Bamako en 1995, Aya grandit au Mali avant de rejoindre la Seine-Saint-Denis, où elle rêve de devenir modéliste. Rapidement lassée, elle se consacre finalement à son autre passion, la musique, en postant des vidéos sur Facebook. L’artiste, qui a choisi le pseudonyme d’un des personnages de la série TV US Heroes, dont elle est fan, connaît alors un succès foudroyant. En 2015, le public tombe en effet sous le charme de « Brisé » et « J’ai mal », des titres remplis de hooks mélodiques qui explorent les aléas du cœur sur des rythmiques zouk love et afro. Cette approche romantique très terre-à-terre, combinée à un parler jeune et à une personnalité de femme forte, devient sa signature et la pierre angulaire de son premier album, Journal Intime (2017). Ses textes multilingues et contemporains sont sa marque de fabrique, comme dans son banger « Pookie » dont le titre est dérivé d’un mot rom. C’est d’ailleurs avec les refrains addictifs de « Djadja » puis de « Copines », issus de son deuxième album Nakamura (2018) que son succès va prendre des proportions exceptionnelles. Grand tube de l’été 2018 en France, « Djadja » bat de nombreux records et conquiert une grande partie de l’Europe. Aux Pays-Bas, elle décroche même la première place, ce qui n’était plus arrivé depuis Édith Piaf en 1961. Épaulée par Maluma sur la version remix, et entourée des pointures du grime Stormzy et Ms Banks sur Aya (2020), elle se fait également connaître de l’autre côté de l’Atlantique, de l’Argentine jusqu’aux États-Unis : elle compte will.i.am, Rihanna et Madonna parmi ses fans. Bien que le nom d’Aya Nakamura soit aujourd'hui mondialement connu (elle est l’artiste francophone la plus écoutée du monde au début des années 2020), son cœur reste attaché à l’Afrique. Du coupé-décalé du mélancolique « La Machine » au sensuel et lancinant « Doudou », le continent ne pouvait pas rêver d’une meilleure ambassadrice.